Ma fille, qui est en deuxième secondaire, était en grève
hier. Une semaine auparavant, elle avait assisté à son assemblée générale
étudiante et avait voté en faveur d’une journée de débrayage le 22 mars. Les
journaux ont parlé de ce vote. Je lève mon chapeau aux élèves qui ont
organisé cette assemblée. Je tiens aussi
à féliciter l’équipe-école qui a supervisé la démarche des jeunes sans mépris
ni paternalisme.
Quand ma fille est arrivée à la maison avec son carré rouge,
j’ai presque versé une larme tellement j’étais fier. Je lui ai cependant dit :
« Un vote c’est bien, mais une action c’est encore mieux. » Elle comprenait qu’elle ne venait pas de se
voter une journée de congé. Hier, elle s’est donc réveillée à 5 heures du matin
avec des amis venus couchés à la maison (raison pratique, car j’habite à un
coin de rue de l’école) et est partie pour l’école dès 6h pour faire du
piquetage et aviser les gens qu’il n’y aurait pas de cours. Ils étaient plus d’une 150 à piqueter. Ils
chantaient « Charest tu es foutu, les secondaires sont dans la rue ».
Par la suite, les jeunes se sont déplacés ensemble au
centre-ville pour venir grossir les rangs des manifestants. J’y étais aussi et
malgré les problèmes de communication, nous nous sommes retrouvés et avons marché
un bout ensemble. C’était une journée magnifique.
Je ne veux pas lancer un grand débat sur l’école publique ou
privée, mais ce genre
de journée, que je considère comme formatrice, est difficilement réalisable
dans une école où les droits de scolarité sont plus élevés qu’à l’université et
où la logique financière est à la base d’une certaine sélection. De mon côté, je suis convaincu que les
échanges que j’ai eus avec ma plus vieille sur les enjeux sociaux relatifs aux
choix que nous faisons comme collectivité ont ajouté de la perspective aux
études qu’elle entreprend avec sérieux. Bravo ma championne, je suis fier de
toi !
Une petite chanson juste pour toi, pas n’importe quelle, la
plus écoutée de ton iPod…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire